On l’a fait ! C’est probablement l’expérience la plus folle et celle qui nous aura le plus marqué durant notre voyage d’un mois au Guatemala: On a gravi les volcans Acatenango et El Fuego ! L’Acatenango est le deuxième sommet le plus haut du pays et il est possible de monter jusqu’à son sommet, à près de 4000 mètres d’altitude, pour admirer le spectacle volcanique de son voisin, El Fuego. Le volcan El Fuego est le volcan le plus actif d’Amérique central, avec une éruption toutes les 6 minutes en moyenne. Après l’avoir observé depuis la ville d’Antigua mais également depuis le lac Atitlàn, on peut enfin venir le voir de près.
Je peux vous garantir que c’était sacrément épique et loin d’être facile, mais, comme souvent, la chance nous a souri ! Allez, je vous raconte ces 2 jours extraordinaires au plus proche des flammes et du feu…
Le Guatemala, terre de volcans
Avant toute chose, il faut savoir que le Guatemala est une terre volcanique avec pas moins de 300 « structures volcaniques » dont 37 possèdent la nomination volcan. Le volcan le plus haut est le Tajumulco (4220m) mais le plus connu de toutes et tous est incontestablement la chaîne Acatenango – Fuego. Ces deux volcans peuvent s’observer depuis la ville d’Antigua Guatemala où nous avons passé plusieurs jours, et on avait qu’une seule envie: s’y rapprocher.
Faire l’ascension des volcans au Guatemala est une activité touristique et très développée. Nous n’avons pas eu l’occasion d’aller sur d’autres volcans mais sachez que c’est bien possible. Nous avons choisi de gravir le volcan Acatenango puisqu’il est le balcon parfait pour observer le volcan El Fuego. On s’est donc préparés physiquement et mentalement à marcher pendant deux jours pour atteindre le sommet de l’Acatenango à 3976 m d’altitude.
Direction l’Acatenango: récit de notre ascension
San Jose Calderia: là où tout commence
Le voyage commence dans ce petit village situé à 1h d’Antigua. San Jose Caldeira se situe littéralement au pied de l’Acatenango. C’est ici qui vit Rosa et sa famille. Rosa est la maman d’Elvin, notre guide et fondateur de l’agence V-Hiking avec laquelle nous allons partir. Nous avons la chance de partager un moment privilégié avec la famille et de se mettre dans l’ambiance. C’était génial de pouvoir rencontrer l’équipe, discuter et en apprendre plus sur leur organisation. Connaître l’implication des locaux dans ce projet. C’était aussi l’occasion idéale dent choisir son matériel tranquillement, en demandant conseil aux experts. Après les discussions et la préparation des sacs, on a terminé la journée en beauté par un magnifique coucher de soleil sur la vallée avec une mer de nuage. S’en est suivi un chouette repas en compagnie d’un groupe de français qui eux aussi avait fait le choix malin de dormir sur place. Et puis on n’a pas trainé pour aller se coucher car on savait qu’un gros programme nous attendait pour les 2 jours à venir.
C’est le jour J: On y va !
Le lendemain le réveil sonne à 7h. Une heure plus tard, l’entièreté du groupe est rassemblé à la maison. On prend des forces avec un petit déjeuner traditionnel à base d’œufs, de frijoles et de tortilla avant que les choses sérieuses ne démarrent. Sur les coups de 9h30, on atteint le point de départ de la marche à 2400m. Dès le début de l’ascension, je déchante bien comme il faut… c’est noir de monde : on est dimanche matin, la plupart des gens viennent faire l’ascension le week-end donc on croise des centaines de personnes qui redescendent et c’est l’embouteillage complet dans les premiers sentiers qui sont si étroits qu’on s’y croise difficilement. Mais le point plus embêtant : la météo n’est clairement pas au rdv ! Les guides nous expliquent qu’après chaque nouvelle lune, il peut y avoir jusqu’à 3j de météo capricieuse. Manque de pot, on tombe le lendemain de la pleine lune et je suis donc moi aussi bien mal luné pour attaquer cette ascension car je sens qu’on va passer notre temps dans la purée de pois.
Assez rapidement, les nuées de gens sont derrière nous … ouf voilà qui est mieux ! En revanche la météo continue donc de se dégrader et on effectue l’ascension dans la jungle sous un brouillard qui s’épaissit avec l’altitude. L’avantage de ces conditions météo particulières c’est qu’on avale les 1200m de dénivelé en 4h à peine (au lieu de 5h en moyenne habituellement)
L’apparition du volcan El Fuego
Et alors qu’on foule les derniers hectomètres avant d’arriver à notre camp pour la nuit (3600m), on sent le soleil qui perce de plus en plus à travers les nuages et c’est littéralement au dernier moment que d’un coup se dévoile devant nous El Fuego et son paysage lunaire !
On est super excité ! Mais le phénomène est de courte durée : on n’a à peine le temps d’attraper nos appareils photo que le volcan a de nouveau disparu sous un épais voile nuageux. Puis, quelques minutes plus tard le revoilà ! Et mieux encore, il nous accueille avec l’une de ses célèbres éruptions explosives qui expulsent des panaches de fumées et de lave à des centaines de mètres en l’air ! Tout notre groupe hurle de plaisir ! Et pardessus nos cris d’émerveillement et de joie, on entend le son de l’explosion volcanique qui a remonté le vent ! WOW quelle spectacle incroyable ! C’est vraiment une expérience unique. Le fait de vivre ça en groupe a rendu la chose encore plus belle, car c’est littéralement tout le groupe qui exultait de plaisir.
Sacré accueil d’El Fuego !
C’est tellement inespéré ! Le ciel s’est complètement dégagé en quelques secondes! On attrape tous une des chaise du camps et on s’installe face au spectacle de la force de la nature pour déguster notre pique-nique. A noter qu’habituellement le pique-nique se prend pendant l’ascension mais on a marché tellement vite qu’on a atteint le camp à une heure décente.
Nos burritos à peine avalé, la météo se gâte à nouveau. Ce sera un jeu du chat et de la souris pendant quelques minutes. Puis, comme la météo n’y est plus, on profite de l’occasion de faire une bonne sieste pour se remettre de l’ascension. On est super agréablement surpris car on s’attendait à dormir en tente mais ce sont en réalité des cabanes en bois qui nous hébergent. Et ils sont super bien équipé : matelas, oreiller, sac de couchage. On fait notre meilleure sieste dans ces conditions.
Au réveil, la météo ne s’est guère améliorée, c’est même complétement le contraire… Une expédition supplémentaire est habituellement prévue à partir de 16h. Elle permet d’aller voir la bête de plus près. Mais nos guides ne sont guère optimistes sur la pertinence d’une telle aventure de 3h tout de même.
Sur le volcan El Fuego: la rando supplémentaire qui valait le coup !
Sous l’insistance d’une partie du groupe, on finit par quitter le camp peu avant 17h. On nous annonce 20 min de descente pour rallier la jonction entre les deux montagnes suivi d’1h d’ascension du Fuego. Et déjà à la moitié de la descente, on sort la tête des nuages !!! Surprise donc, il n’y a que les camps de base sur l’Acatenango qui sont dans les nuages. El Fuego, lui, est épargné par la brume. Par contre, si vous avez bien suivi, il nous reste l’heure d’ascension or le soleil se couche dans 30min. Tout le groupe, shooté à l’adrénaline et boosté par la perspective du spectacle qui nous attend, dévale alors le versant de l’Acatenango et attaque l’ascension d’El Fuego à la vitesse V-Vprime. Encore une fois, la force du groupe a rendu cette expérience si belle. Déjà parce qu’on a insisté pour faire la randonnée mais aussi car on s’est encouragé pour atteindre l’objectif à temps. On aura même terminé l’ascension en courant, mais on y sera parvenu ! On est aux premières loges pour observer les derniers rayons de soleil qui se couche dans une mer de nuages. C’est somptueux ! Seule la beauté des expulsions de lave du volcan parvient à éclipser ce spectacle.
Au fur et à mesure que la luminosité baisse, le rouge écarlate de la roche en fusion ressort. On est littéralement à quelques centaines de mètres du cratère d’un volcan en ultra activité. La nuit est tombée et alors qu’on a littéralement mordu la poussière volcanique soufflée par des rafales de vent délirante, on entame le chemin retour encore incrédule face à ce qu’on vient de vivre. On rejoint notre campement et notre « cabane with a view » (but no view ce soir 🙁 ) dans laquelle on se réfugie pour avaler notre dîner – pas spécialement envie d’encore plus se tremper sous la pluie dehors…
Le lever de soleil depuis le sommet de l’Acatenango
Le réveil sonne à 4h… Il y a du vent, il fait froid et on ne voit pas grand chose, autant dire que la motivation est au plus bas et on n’a pas très envie de se lancer dans l’ascension des 376 mètres qui nous séparent du sommet de l’Acatenango.
La montée sera longue et pénible, on avance dans de la sable volcanique sur des portions aux dénivelés coton : à chaque fois que l’on avance d’un pas, on recule d’un autre… Mais alors qu’on se rapproche péniblement du sommet la magie opère à nouveau…
On aperçoit les lueurs orangées du soleil qui percent à l’horizon. Ça re-booste sacrément le moral ! On arrive alors au sommet tandis que la lumière illumine de plus en plus le ciel. Petit à petit, les magnifiques paysages se dévoilent sous nos yeux. De là où on est, on peut admirer une magnifique explosion écarlate encore mieux que la veille car cette fois on surplombe le cratère. Waouh… Quelles émotions !
Après une demi heure au sommet, retour au camp, le temps de sortir le drone, de rempaqueter nos affaires et d’avaler un petit dej bien mérité face au volcan qui nous saluera d’un dernier BOOM 💥
Adios El Fuego et merci pour ce spectacle 🔥
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Infos pratiques pour voir El Fuego et faire l’ascension sur l’Acatenango
Il y a des dizaines d’agences parmi lesquelles choisir. Nous avons choisi de vivre cette expérience avec l’agence V-Hiking, une agence locale gérée par Elvin qui a grandi à San Jose Caldeira.
La copine d’Elvin est française et vous pouvez donc lui écrire en français sur Instagram 🙂
Ce que nous avons apprécié de V-Hiking:
- Les guides ont été top ! Ils ont par exemple laissé les gens monter à leur rythme et fait en sorte d’encadrer tous les niveaux de marcheurs, et ceci c’est fait tout naturellement, on était devant et on ne s’est absolument pas aperçu que deux autres sous-groupes étaient moins rapide.
- Les repas étaient bien et les cabanes vraiment top !
- Ils louent tout le matériel nécessaire, donc pas de soucis si on n’a pas du matériel de randonnée
- Les logements sont tout neufs (janvier 2024): nous avons dormi dans des cabanes vitrées face au Fuego!
Ce que nous avons moins apprécié:
- Notre groupe était très grand (~30 personnes) mais heureusement l’organisation est super bien huilée et nous avons été tous très soudés.
- C’est vrai que d’habitude nous préférons les petits groupes en plus petite intimité, mais il semblerait que pour vivre cette expérience en petit groupe il vaut mieux venir hors saison touristique
La plupart des agences vous proposent de réserver ou de faire une randonnée « extra » supplémentaire jusqu’au cratère du volcan El Fuego. Cette randonnée supplémentaire est souvent payante (environ 200Q en plus par personne) et ajoute environ 3 heures de marche lors du premier jour.
Le but ? Quitter le campement sur le volcan Acatenango pour rejoindre de plus près le cratère El Fuego et espérer voir les flammes sortir du cratère. Alors, est-ce que cette randonnée vaut le détour ? Faut-il y aller ou rester tranquillement au campement et regarder El Fuego de loin ?
Mon premier conseil: écoutez votre corps! Si l’ascension jusqu’au camp de base vous a déjà lessivé, gardez de la force pour le lendemain matin. En plus, quand les conditions météo sont plus clémentes, la vue depuis le camp de base est déjà extraordinaire.
MAIS Combien de fois dans votre vie vous aurez l’occasion de vous dire « je suis en train de marcher sur le flan d’un volcan actif » ?
Notre expérience a montré qu’il est peut être salutaire d’effectuer cette randonnée supplémentaire. En effet, si nous étions resté au camps, nous n’aurions pas eu la chance de voir le volcan et le coucher de soleil. A noter, qu’il n’est parfois pas sûr de tenter cette expédition. Pour nous, ca a été juste limite tant les rafales de vent étaient extrêmes…
Votre agence vous indiquera quoi prendre (et il est souvent possible de le louer avec l’agence) mais voici quelques recommandations :
- Frontale
- Eau (4L) et snacks
- Habits chauds pour le soir et le matin
- Coupe-vent imperméable
- Gants / bonnet
- lunettes de soleil / crème solaire (nous on n’en a pas eu beaucoup besoin vue la météo qu’on a eu)
- Papier toilette ou mouchoirs
- Pilule contre le mal d’altitude (si pas fournie par l’organisateur)
Généralement, duvets, matelas et coussins sont fournis.
Nous avons loué gants, bonnets et bâtons pour 5Q/pièce
- La meilleure saison pour faire la saison est pendant la meilleure saison de visite du Guatemala (entre novembre et avril)
- Il vaut mieux éviter de faire l’ascension le samedi (et même le vendredi/dimanche) parce que le sentier est pris d’assaut
- Eviter les lendemains de pleine lune (car le vent souffle très fort)
- Il vaut toujours mieux passer quelques jours à Antigua avant de faire l’ascension pour s’acclimater à l’altitude
Nous avons rencontré un voyageur qui avait pour projet de le réaliser en solitaire. Le sentier est clairement bien indiqué et vu qu’il y a beaucoup de monde, il me semble impossible de se perdre. Toutefois, le faire en autonomie nécessite beaucoup de matériel supplémentaire pour dormir et se nourrir.
Si je devais le faire en autonomie, j’opterai plutôt pour une excursion sur une journée pour m’affranchir de la nuit en haut qui nécessite de beaucoup s’encombrer. Je partirai vers minuit du point de départ à 2400m afin d’atteindre le sommet à 4000m pour le lever du soleil. Le but étant de pouvoir observer les éruptions de lave de nuit. Car c’est la nuit qu’observer ces éruptions est le plus impressionnant.
Découvrir notre voyage d’un mois au Guatemala
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